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La Saga d'Holomoon

Illustrateur, auteur bd, et formateur, je présente ici des articles sur le dessin et la bande dessinée.

352 - Cinquante trois points sur le scénario

Je remets ici un article sur 53 points concernant le scénario. J'ai supprimé les commentaires pour que ce soit plus synthétique.

l'article original avec les références des livres est ici :

holomoon.over-blog.com/2014/12/322-points-essentiels-sur-le-scenario.html

Un guide pour un bon scénario.

01- Attention aux pièges du vrai / vraisemblable / faux / invraisemblable. Une histoire doit être vraisemblable (et éventuellement fausse) et non invraisemblable et pourtant vraie.

02- Épurer la mise en forme du scénario en se limitant à l'action et aux dialogues.

03-CONFLIT MAXIMAL. Enfermer les personnages dans des enjeux vitaux pour qu'ils se révèlent. L'empathie pour le héros est déclenchée par les épreuves. Les personnages principaux ont de sacrés caractères.

04-LE SUJET Il doit être là une fois pour toutes. UN sujet. Le sujet est un point de vue. Le thème est la catharsis du point de vue de l'auteur sur le sujet. Établir une phrase mémo qui résume le point de vue. (Comme un proverbe : ex, "L'amour a toujours deux prix" ou "Sans son ennemi on n’existe pas" ou "On toujours besoin du plus petit de la bande" etc..)

05-Choisir un genre : Drame, comédie, mélodrame, farce, tragicomédie, tragédie et donner la clef du genre choisi vite.

06-L'histoire est racontée par UN personnage. C'est un point de vue UNIQUE. Ça ne veut pas dire que l'histoire est racontée à la première personne, ni en "caméra subjective", mais que l'on suit un personnage, et que tout ce que l'on peut voir sur d'autres personnages (y compris des éléments que le héros, ou l'héroïne, n'apprend pas de visu, est là pour servir l'histoire du héros). Exemple on montre la naissance du méchant. Le héros n'est pas là, mais il sera concerné par cette naissance 20 ans plus tard.

07-Le héros et sa mission. - Il doit entretenir un lien d'obsession avec son (son) enjeu (x). - Se confronte aux conflits, n'abandonne pas, doit être prêt au moment où l'histoire débute. - Le point de rupture, sous la pression, est au programme dans la tranche de vie choisie. - Qu'il gagne ou qu'il perde n'est pas le plus important : il ira jusqu'au bout. - Pas de clichés, de banalités. - Les choix amènent au personnage le plus fort, le plus nuancé, le plus attachant possible. I N O U B L I A B L E.

08- Le trait principal du personnage : double polarité, qui le sert ou le dessert, comme un gant que l'on retourne.

09-La transformation est le but du scénario. -Le changement du personnage est l'intérêt de l'histoire. -le héros vit une fracture, il ne sera jamais plus le même. On doit avoir des clefs pour que sa nouvelle identité soit vraisemblable. -les évolutions : étonnantes, spectaculaires et émouvantes. Montrer ces évolutions, pas d'ellipse. Action/réaction. -On part de ce que l'on veut faire accomplir au personnage et on lui compose une personnalité en conséquence, ses changements doivent être organiques, présents en germes et linéaires.

10-Ne rien oublier ET ne pas être redondant —sauf avec talent sur les points à souligner, et sur des notions étrangères au lecteur, univers de SF ou historique. : )

11-Définir un arc pour le personnage (avec notations des étapes de transformation)

12-Humanité du personnage. Ce qu'il aime/ce qui l'ennuie, sa vie, écrire (pour soi) 24 h de sa vie quotidienne.

13- Chaque scène doit être vue/vécue ou se rapporter intimement au personnage.

C'est le point de vue du personnage que l'on veut entendre, pas celui du scénariste.

14- Check-list :

son milieu - son corps - son intelligence - ses choix - ses priorités - son clan - sa vie amoureuse - son espace vital - son point de vue sur le monde - sa philosophie - son art de vivre - sa spiritualité - son travail - ses finances - ses rapports avec l'argent - ses études - ses hobbies - ses passions - sa psychologie - heureux ou malheureux - at ease, cool ou mal dans sa peau - adulte ou adolescent - dans la réalité ou l'illusion - actif ou inhibé - émotions - intimité - son ambition ultime - ---> Et aussi, qu'est-ce qui, dans les tréfonds de son âme, le rend APTE au changement ?

15- Bilan :

À sa place ou non ? Heureux ? Amour ou Argent ou Pouvoir ? Qualités positives ? En un seul mot : ............. ? Qualités négatives ? La phrase qui le résume ? Son héros ? Son rêve (ambition) ? Cohérent avec son rêve dans l'histoire ? Son rêve se réalise-t-il dans l'histoire contée ?

16- Checker l'histoire si le personnage était de l'autre sexe, d'un autre âge.

17- Quand je n'ose pas, je banalise mon histoire

18- Les méchants doivent être humains aussi, avoir droit à la rédemption. Un personnage mal aimé s'effondre. Pas de personnages raides comme un zombie, confondu avec sa fonction sociale. Ne pas utiliser mes démons seuls, mais les mixer avec des personnes neutres émotionnellement, avec de l'humour, sinon ils détruiront et fantomiseront les personnages secondaires.

19-Les personnages secondaires secondent le personnage principal.

Il s'agit de la couleur de l'orchestre, des satellites autour du héros — Tous les pers. second. ne font que servir le but ultime du héros — Certains sont des projections de l'intériorité du héros, d'autres sont des rouages de l'engrenage dramatique. Pour ceux-là, il ne doit y avoir aucun flou sur leurs attributions. L'ensemble créé un univers qui recrée le monde du point de vue unique du personnage principal.

20-Efficacité- présentation rapide des antagonismes des personnages

21- Duos. Oui, mais il n'empêche que le duo n’est présenté que par un seul point de vue.

22- Repérer comment je fonctionne mieux : sur les personnages ou sur l'intrigue.

23-Écrire un dialogue avec le héros : moi, en tête à tête avec lui.

24-Le Dialogue est une parole qui TRAVERSE.

Les dialogues et leur maniement révèlent le concept d'un scénario : y-a-t-il prééminence du visuel ? Nous voyons que nous ne sommes pas dans la réalité ? -Hacher, intervertir, éroder, déformer, les dialogues ne peuvent se substituer à l'action et doivent être le contraire d'un exercice littéraire ou philosophique (entre parenthèse, en lisant cela, je repense aux mauvaises vibrations que je percevais de façon obscure en voyant certains dialogues dans le travail à deux, des moments où le texte, écrit par le "littéraire" devenait autonome. Le grand art du dialoguiste est vraiment de se faire oublier. Les meilleurs dialogues d'Audiard par exemple ne sont pas ceux où il a presque concurrencé Frédéric Dard) Le dialogue est rare. Dit l'essentiel et le dit vite sans répétition Chaque personnage a une voix particulière. Les écouter quand ils "boudent" car ce n'est pas eux qui parlent alors. Et utiliser là (et ailleurs) tous les signes visibles pour révéler leur personnalité : objets, vêtements, gestes, tics, lieux.

25-l'histoire est avant tout visuelle, muette. Ne pas écrire une pièce radiophonique ou une nouvelle.

Comme on dit en anglais TALK IS CHEAP. C'est à dire que faire bavarder les personnages ne coûte pas cher. Tiens, pourquoi on pense au ciné français en lisant cela ? Dans l'histoire, et dans la vie, on croit à ce que le personnage fait, et non pas à ce que le personnage dit. Dans les dialogues, jouer sur la contradiction qui donnera de l'humanité et éloignera des clichés

26-S'il doit y avoir une présentation verbale incontournable, qu'elle soit alors au début du récit.

27-Le dialogue de cinéma (bd) n'est pas copie de la réalité

on parle pour s'entendre parler • pour ne rien dire • pour meubler la conversation • pour gagner du temps • pour le perdre Étonner ! Lire à haute voix, cacher les noms et deviner QUI parle. (Pour la bd il ne me semble pas indispensable de lire à haute voix, je pense qu'il faut essayer de lire ses propres dialogues comme un lecteur de bd, c'est à dire à haute voix ..Intérieure)

28-Structure rythmée.

les faits arrivent l'un à cause de l'autre. Causes-->Conséquences-->Dénouement • Idéalement, chaque histoire doit générer sa propre structure. La forme doit être originale. • Mais cette structure doit être invisible. - Crescendo statique : comme tenter de convaincre un interlocuteur borné, malgré les événements les personnages n'arrivent pas à réagir et la fin est inéluctable. - Crescendo saccadé : l'histoire progresse par bonds, rebonds, électrochocs qui laissent le spectateur pantelant et épuisé. - Crescendo à montée régulière : évènements de plus en plus graves, touchent le personnage de plus en plus près.

29- Crise

Situation sans retour, il y a un avant et un après où rien ne sera plus pareil. Situation/piège pour le héros. 1-Crise interne au personnage 2-Crise due à la confrontation avec un autre personnage 3- Crise qui vient d'événements extérieurs, planétaires, nationaux

30- Idéalement les forces qui s'affrontent sont équivalentes, sinon il n'y a pas de suspens

31- La crise est le point de départ du film/de l'histoire. Le héros la MÉRITE, son sort doit apparaître logiquement désespéré. Pour n'importe qui d'autre la cause serait perdue doit se dire (ou se murmurer ?) le spectateur

32- La tension, la violence du début doit produire assez de suspense pour tenir le spectateur jusqu'au bout

33- Faire une mise à plat totalement chronologique où toutes les articulations sont présentes. Éliminer ce qui m'ennuie. Choisir ce qui me touche.

34- Ne s'éloigner de la linéarité qu'avec une BONNE raison.

35-Checker ce que devient l'histoire racontée du point de vue d'un autre personnage

36-Point d'attaque du scénario

-Avant c'est la "back-story"

-Un enjeu colossal se profile : une crise est sur le point d'éclater - un personnage amorce un tournant capital - une décision lourde de conséquences va être pris - nouvelle vie

-Action prend place comme dernier palier avant l'explosion

-Le personnage ne sait pas qu'il est à bout, mais ce qu'il fait le prouve.

37-Acte fondateur

1-LA FIN : Dans quel état d'esprit le lecteur va-t-il se trouver à ce point ?

2-LE DÉBUT : rester souple pour vraiment prendre le meilleur point d'attaque.

3-LE MILIEU : La plus grande partie - travailler sur du général, atmosphère, climat, noter les scènes qui apparaissent fulgurantes et retrouver la vue d'ensemble -

----> Plus je reste schématique, plus mon imagination travaille.

38- Repérer tous les blocs dramatiques essentiels. S'ils manquaient l'histoire serait bancale. Les garder disjoints dans un premier temps.

39-Paradygme de Syd Field

ACTE 1présentation qui s'achève avec le

PLOT POINT 1 qui noue le destin, il n'y aura pas de come-back

ACTE 2 jusqu'au

PLOT POINT 2 qui est un bouleversement radical de l'intrigue, préfigure le dénouement et lui ressemble.

(beaucoup de films, surtout américains, bâtis sur ce principe)

40-Attention suivre une structure/formule qui n'est pas générée par l'histoire risque de donner une logique EXTÉRIEURE à l'histoire.

41- Mythe.

’aventure est toujours un passage du connu à l’inconnu.

Acte I - Appel, annonce 2 - Refus de l’appel 3 - Assistance surnaturelle 4 - Franchissement du premier seuil, rupture, qualités émergent 5 - Le ventre de la baleine. Tourment, épreuve, doute.

Acte II - L'initiation 1 - Les épreuves - le héros les affronte 2 - Rencontre avec divinité 3 - La Terre, principe féminin. Connaissance, femme, tentation 4 - Rapprochement avec le père. Le fils devient père 5 - Apothéose. Illumination. Le héros est marqué par l’androgynat 6 - Trophée suprême. Devenu un élu. Immortel

Acte III - Le retour 1 - Refus du retour 2 - Fuite magique. Folle échappée 3 - Le voyageur ne peut plus, ne veut plus rentrer. Assistance divine 4 - Franchissement psychologique du seuil du retour 5 - Maîtrise des deux mondes. Le héros a une vision plus large 6 - Liberté de vivre. Sérénité

42 - Créer d'un trait un panoramique du scénario.

43 - Faire une liste des buts de chaque scène (ce qui évitera des redites).

44 - Durée Quelle est la durée dont l'histoire a besoin pour se développer normalement ? Comprimer - étirer - nouvelle estimation

45 - Les trois unités de Boileau Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli, tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. Cela renforce l'attention du lecteur, donne une harmonie intérieure à l'univers. Si je déroge à une de ces lois, je dois alors en faire un principe.

46 - Laisser parler le décor...

47- Une scène : la plus petite unité dramatique. Séquence : bloc de scènes parlant de la même chose. Chaque scène a un début et une fin.

48 - Détails : - plus je vais entrer dans les détails, plus je vais en tomber amoureux, plus je dépenserais d'énergie à sauver ce qui devrait être éliminé. (C'EST VRAIMENT FONDAMENTAL CETTE REFLEXION , BRAVO À L'AUTEUR) - établir une fourchette de référence entre la scène la plus clichée et celle la plus improbable.

49 - Un scénario est un camaïeu : toutes les nuances de la couleur principale. Chaque scène est le scénario en miniature. Chaque scène fournit des informations. La commencer le plus tard possible dans sa partie utile. Toute scène est un habillage de conflit. Si la scène n'a pas affecté les personnages, elle est inutile. Si les personnages veulent la même chose, il n'y a pas de scène. Seul moi -l'auteur- je sais ce qui va arriver. LESS IS MORE, grande phrase anglo-saxonne. ( 1855 ! ) à méditer ....

50 - Scènes particulières "toute piste ouverte doit être fermée"

Chaque fois que je vois ou lis une bonne histoire, je suis émerveillé de voir à quel point tout est lié, en élégance.

Scènes d'ouverture : Jonction entre l'univers du dehors et le mien. Le lecteur ne doit pas avoir le moindre doute : "ce monde est autre". Donner rapidement les clés sur mon univers, les personnages et au sujet du scénario. Donner le ton. Scènes Hooks : Hameçon. Ne pas hésiter à dire tout en un temps record. Utiliser ce qui est parfait et tout, sans être économe.

Scène "Jack the explainer" : Personnage qui explique tout. La plupart du temps assomme le lecteur (en film ça peut mieux passer avec beaucoup de talent !) Dénouement : Tout doit converger, tout a convergé vers cette scène : elle ne peut être qu' i.n.o.u.b.l.i.a.b.l.e. !

Deus ex machina : C'est le hasard qui vient résoudre les nœuds de l'intrigue (ou un Dieu quelconque). À fuir, sauf si cet artifice est présent tout au long du scénario.

Dénouement qui ment : Le dénouement doit être naturel au scénario. Sinon c'est la catastrophe, c'est à dire la frustration pour le lecteur.

Dénouement anticipé : Placé au début du scénario, et le scénar est alors un flashback par exemple.

51 - Synopsis-résumé : Le résumé fait 5 lignes. Le synopsis maximum 10 pages. Le synopsis doit accrocher, s'entraîner à le raconter en sachant maintenir, captiver l'attention. La vérité n'intéresse personne, ce que le public veut c'est une bonne histoire. Écrire le synopsis au début du processus est un galop d'essai qui m'entraîner dans une direction inattendue ou me recentrer ou me transmettre des signes d'épuisement sur le sujet. Cela revient à tester mon intimité avec le sujet. Si le synopsis est banal, c'est que mon sujet m'ennuie déjà. S'il est dynamique et qu'il me surprend c'est que je suis en connivence avec mon histoire.

52 - Lecteurs Ne pas prendre en compte les lecteurs du scénario qui se cantonnent aux commentaires généralistes et clichés. La bonne critique souligne les points précis où le bât blesse.

53 - Énergie : Chaque scénario possède une quantité d'énergie propre limitée. Trop en parler, trop le faire lire use le capital. Ce qui va faire avancer ce projet c'est ma foi en lui. La réussite et l'échec sont deux impostures - Laureen Bacall. Seul compte le chemin que j'ai réalisé avec cette histoire. (c'est grand ça !)

Et bien voilà, c'est fini ! J'espère que ces 53 points, synthétisés d'après ECRIRE SON SCENARIO - Manuel Pratique Auteur(s) : Maryse Leon-Garcia Éditeur : Dixit Genre : CINEMA Pourront en aider certains et certaines, en tout cas, je vous les ai recopiés avec grand plaisir.

#ecrireunscenario
#scénario

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