Illustrateur, auteur bd, et formateur, je présente ici des articles sur le dessin et la bande dessinée.
16 Septembre 2014
Et voilà déjà le trois-centième article du blog ! Merci aux followers et followerettes qui me suivent ou picorent de temps en temps ici.
Depuis un certain temps, en particulier dans le domaine de la bd réaliste bien sûr, on voit apparaître des albums qui sont réalisés en grande partie par des photomontages. Ces photomontages sont un mélange de photos d'acteurs (plus ou moins professionnels), superposés à des décors, le tout étant par la suite redessiné, à l'ordinateur ou à la main (bien qu'au bout du compte, il y a des mains qui travaillent sur les ordinateurs, non ?)
Pour ma part, la plupart de ces albums me tombent des mains, selon le syndrome bien connu en bd du "waaaaaoooh la couverture !!! waaaeeeeeeuuhh les pages intérieures".
Il faut avouer que la bd est l'un des rares arts où l'on peut juger très rapidement le produit fini. Autant une bande annonce peut tromper, la 4e de couverture d'un livre ne pas nous dire grand chose, un disque devenir "bon" au bout de plusieurs écoutes, pour la bd par contre, on feuillette, on lit quelques pages en diagonales et l'on se fait une idée assez juste au moins du graphisme.
Ici, je parle plus d'un procédé qui est plus proche du décalque. Il est évident que redessiner d'après une photo est long, par rapport à un procédé de copie directe. Mais il faut constater que lorsque l'on redessine, on se ré-approprie pleinement le modèle. Y compris dans des exagérations. Par contre lorsque l'on copie à la table lumineuse, ou via Photoshop, on se bloque, on se limite aux limites de la photo.
Bref, pour moi, je ne "crois" pas à ce système. Mais il doit aussi être le fruit de l'économie de temps à laquelle doit faire face aujourd'hui le dessinateur réaliste qui a bien du mal à joindre les deux bouts dans la pléthore de production livresque.
Je reviendrais sur ce sujet, car loin de moi l'idée de rejeter la photo, que j'ai bien sûr utilisée, y compris dans mes illustrations réalistes. Mais c'est justement parce que j'en ai bien vu les limites que je pense que c'est un sujet intéressant.
Je vous invite à regarder à ce sujet le travail de Jean-Michel Ponzio, (Le complexe du Chimpanzé, Génétiks) qui a réalisé plusieurs albums avec cette technique. Dont il parle ici, dans actuabd. Je ne parle pas ici des scénarios, mais des expressivité des personnages dans laquelle je ne rentre pas du tout. Et vous, qu'en pensez-vous ?
The problem is that his figures’ faces contort in such a realistic manner that they enter the uncanny valley. One of my favorite artists, Tony Harris, has this problem occasionally, but is generally able to make up for it through inks and shading. Ponzio hasn’t quite figured out how to escape the uncanny valley.
Et dans cet article anglais on parle de l'uncanny valley...
Qu'est-ce ? Je vous renvoie à l'article wikipedia très intéressant qui suit :
... On en reparlera au stage bd qui commence mercredi avec les élèves de Lignes et Formations.
Jean-Paul AUSSEL
(ps : ici aussi j'ai dessiné d'après photos.)